Quelques Textes

Au Japon en 1467,

Au Japon en 1467, en réaction à l'incompétence politique du shogun Yoshimasa Ashikaga , eut lieu une grande guerre. Elle dura 11 ans, laissant derrière elle des ruines, et la capitale Kyoto en cendres. Il fallut faire table rase de tout ce qui constituait jusqu'alors la culture japonaise, et c'est cette épreuve qui représente en même temps le premier pas vers l'originalité de la culture nippone, marquant la naissance de la sensibilité et de la subtilité japonaises telles que nous les connaissons aujourd’hui, qui peuvent faire front à la beauté luxueuse et somptueuse de la culture occidentale. À mon avis, entre la concision japonaise et la simplicité du modernisme occidental réside une différence essentielle : celle de l'Ouest est née du processus de modernisation amorcée avec l'effondrement des autorités profondément connectées avec le pouvoir; celle-ci ne se traduit donc ni par sa réserve, ni par sa retenue, ni par son épargne, ni par sa discrétion, tandis que celle du Japon a probablement été suscitée par l'idée de renoncement et de dépouillement, qu'on retrouve dans le bouddhisme, affecté par l'expérience du désespoir et de la perte vécue pendant cette guerre d’Onin. À cette époque, que l’on appelle la période de Muromachi, deux singularités de l’art japonais sont apparues: la première est l'emploi d’une marge garantissant une limpidité, une clarté de l'image. La seconde réside en l'évocation d'une révélation, dans nos esprits, devant l'absence de chose. Pour se rendre compte de la spécificité de ces téchniques, il suffit de comparer une peinture sur rouleau de Sesshû à celle d’un peintre italien de la même époque comme Andrea Mantegna ou Piero della Francesca, et de comparer Rikyu à Paul Veronèse ou au Tintoret.
Les arts nés à cette époque sont nombreux : l'ikebana - l’arrangement floral-, le chanoyu -la cérémonie du thé-, le renga- les poèmes en groupe-, le suibokuga - la peinture à l’encre de chine-, le kôdô - la voie de l’encens-, le nihonma - l’archétype de pièce de style japonais-, le karesansui - le jardin sec-.
Prenons par exemple le jardin sec. Le jardin sec n’est rien d'autre qu’une traduction en trois dimensions de la peinture à l'encre. Il s'agit d'un exemple de visualisation d'un univers religieux, à l'instar des vitraux de Chartres.
Mais la présence d'un jardin est-elle pour autant essentielle dans un temple, lieu de formation zen? Le Zen recherche-t-il vraiment la beauté? N'aspire-t-il pas plutôt au dépassement d'un tel seuil pour parvenir au-delà?
La réponse est évidente : la beauté, paradoxalement, en caressant nos sens, nous amène dans un univers qui existe au-delà de nos sens : donc, au-delà de la beauté. L'art est un doigt pointé vers quelque chose; l’important n’est pas le doigt, mais bien ce qu’il pointe.

De l'sthétique nipponne

On m'a donné l'occasion de réfléchir sur notre propre esthétique. Je résume un peu.

  1. la simplicité -la concision, et l'épurement, c'est l'exclusion de l'ornement pour avoir l' essentialité. On aime la somptuosité vêtie de la pauvreté noble.
  2. la métaphore - la faveur pour l'allusion, la suggestion, la résonance et l'arrière-goût. Si bien qu'il arrive que qui ne sait pas lire ne voit rien.
  3. le goût de la nature -c'est énorme, surtout, la saison et son passage.
  4. la mutabilité - On croit que la beauté ne réside que là.
  5. la passivité absolue
    -pour avoir la tranquillité.
  6. l'innocence
    - la candeur, l'état absorbé, l'état plongé.

Mes photos

À mon avis, tous les image doivent être, tout d'abord, inéluctablement abstraites, même si l'on y voit quelque chose de fuguratif comme résultat: tant qu'il s'agit de ce qui se passe sur un papier.
Et mes photos ne sont que les haïkus : dans ces très courts poèmes influencés par le Zen, un des éléments essentiels est la beauté de l'usure par l'érosion de temps. Elle pourrait nous apprendre la signification d' être "ici et maintenant" en contribuant à la remarque la valeur précieuse et mystèrieuse de notre existence. L’épiphanie du réel y’est.

JEUDI 1 OCTOBRE 2015

Moi à 20 ans

"Moi à 20 ans"! : je trouve qu'elle est pleinement douée de sens, cette expression; car elle veut dire qu'il se saurait être question du "moi d'aujourd'hui". Bien sûr, ce Moi a beaucoup de liens avec le "moi d'aujourd'hui", mais il est aussi totalement autre que lui. Je suis encore responsable de ce "Moi de mes 20 ans", et en même temps j'en suis dessaisi parce que ce je ne se suis déjà plus lui.(MHG)

Dans la rue, ce qui me plaît, et retient mon regard, ce sont les beaux profils, les jolies fesses, les beaux tétons et les jolis habits. Ils ne forment qu'une partie de ce monde, dont on peut se lasser, dont on peut avoir peur, aussi. Il n'empêche, on y plonge pour s'y réfugier. Cela me comble de joie, car, finalement, qu'y aurait-il de véritablement plus essentiel que cela dans notre réalité ?

Le matin, au moment du réveil, il arrive qu'un mal pourtant insignifiant, que l'on m'a infligé longtemps auparavant, me revienne en mémoire. Cet incident fut ennuyeux et je me dis alors que je n'ai pas eu ou que je n'ai pas de chance. C'est peut-être à cause de toutes les substances qui circulent dans mon corps durant la nuit. Comme une bile qui contribuerait à faire de moi quelqu'un de maussade et de taciturne. Mais en réalité, ces moments de mélancolie sont nécessaires pour ouvrir sur les périodes de légèreté, ces éclairs de joie et de gaieté où l'on se sent comme un enfant du soleil. C'est comme un jour de printemps précoce, et le vent fort, le changement alternatif de la lumière et de l'ombre, des nuages qui courent vite jusqu'au ciel.
Les gens n'imagine jamais la difficulté de faire un peinture avec une fleur qui est déjà belle. En touchant sa beauté, on peint; mais ce n'est qu'un calquage. L'acte de faire un tableau est créer une" beauté" qui peut faire front à celle d'une fleur. l'alchimie.

Le corps et l’esprit

Le corps n'est qu'un récipient de l'esprit; mais, c'est avec le corps que l'on existe dans ce monde. Si le corps est foutu, notre esprit ne peut plus exister. De plus, le corps subit toujours et encore l’influence de l’état de l’esprit. C’est seulement de ces points de vue-là que le corps est très important.
Voilà la relation du corps et de l'esprit.

5 septembre 2013

Le corps et l’esprit

Malgré que l’on est loin physiquement avec le corps, on se sent très près l’un l’autre au niveau de l’esprit.

5 septembre 2013

Un libellule

C'est la saison de pluie, saison de la flaque d'eau;
J'ai vu un libellule qui pond ses œufs sur une flaque d'eau qui pourrait disparaître demain.

4 juillet 2012

La pleine lune

L'amour continue jusqu'à l'aube,
Comme le cours de la lune,
Lentement, mais sans cesse,
A la manière de nos rêve

10 juillet 2012

La mer et le soleil

Mon corps bien moulé par l'océan,
Au ciel, le soleil à l'apogée de sa puissance.
La verticale d'été

11 juillet 2012

Comme tu dis...

Comme tu dis, le monde extérieur est un chaos multidimensionnel, et ma physique répond. Je n'ai même pas une fenêtre de la perception; c'est moi-même "le sens"; " le sens en vie". Je ne me sens donc à même, ni d'interpréter, ni de traduire ce monde; je vis, j'existe, c'est tout.. Chacun a sa réalité et chacun vit un monde très différent, cela, c'est ce que je comprends.

...Mais peut-être que tu as raison, répond Princesse, cependant, cela signifie que le monde extérieur est toujours traduisible; il nous montre toujours la possibilité de traduire. Si une fois, un artiste agit, en métamorphosant, il donne la richesse de ce monde, et il nous montre la diversité du monde de chacun.

9 janvier 2013

Cimetière de Rome

Verano cimetière

Moi, jeune, j'ai passé souvent du temps
Dans le cimetière à côté de la gare de Termini,
Pour m'échapper de l'école ennuyeuse.
Entourée par les arbres et les oiseaux,
Je m'y suis reposé.


En dehors c'est un lieu d'activité humaine,
Et ici, c'est le monde pour ceux qui dorment .
Moi qui ne me sens pas bien là-bas,
Dans ce lieu où il y a des gens inertes
Qui ne font plus de choses nouvelles,
Comment puis-je avoir un esprit calme.

Ma maman me disait;
Surtout ne fréquente pas avec les morts,

Mais, ils m'ont appris beaucoup de choses,
D'autant plus que les gens de dehors;
Le silence profond qu'ils tiennent rend la sagesse

Ce qu'ils m'avaient appris, curieusement,
C'est surtout "vivre"
Ce sont des morts qui sont morts,
Ce sont eux qui apprennent à vivre à moi qui vis

Et ce qui est bien de plus avec les morts,
C'est qu'ils ne changent pas d'avis.
Cela me donne la force.

Tu dois mourir avec ton rêve,
En ne changeant pas ton avis à la recherche de l'intérêt.
Tu dois accepter ton existence prêt à mourir;
Tôt ou tard, tu viendras ici.
Ne sois pas dans les ténèbres
Sois lucide,
Sois généreux,
Sois doux.


Ils ne bouge plus.
Ils ne sont qu'une substance.
Moi, je bouge,

Je n'ai pas de patience;
je crie,
je ris,
Je me fâche.
J'ai le corps et l'esprit
Qui toujours palpitent
Vivre, ce n'est rien de plus qu'une combustion de la vie;
On n'a même pas de temps à s'ennuyer.


Pour quoi faire suis-je là ?
Les verdures des arbres,
Qui m'émerveillent
Les chants des oiseaux,
Qui me font pleurer
Le parfum des fleurs,
Qui me font rêver

Les matières réelles du tronc d'arbre,
Qui me soulagent,
Ces réalités, c'est cela que la vie:
Je suis maintenant dans le milieu de la vie.

Mais c'est déjà fini...,
C'était quand j'étais jeune.